La bête était là, face à l’homme, dangereuse, menaçante…
et l’homme n’avait qu’une arme inoffensive, dérisoire, un simple jet de bois.
Mais cette arme n’était inoffensive qu’en apparence!
Car lancée avec adresse et force elle pouvait assommer et de plus c’était l’arme la plus précieuse qu’un homme jamais pût posséder, car elle était douée de l’étonnante propriété de revenir entre les mains de l’homme, chaque fois qu’elle était jetée avec dextérité.
La bête était trop forte pour qu’il pût la tuer; mais il pouvait du moins la menacer et finalement la chasser.
Et c’est bien ce qu’il fit.
Car si la bête ne redoutait pas l’homme, quand il n’avait rien dans les mains,
elle avait peur du moins de cet étrange bout de bois, quasi magique, qui venait la frapper de plein front avec puissance et qui retournait chaque fois entre les mains de l’homme.
Et plus fortement l’homme lançait son jet, et plus rapidement son arme lui revenait…
si bien que la bête, médusée, et tout en hurlant sa colère ou sa peur,
finit par reculer et par s’enfuir…
… … … … … … … … … … …
Eh bien, c’est un peu ce qu’il en est de l’homme qui se croit civilisé tout autant que du primitif, quant à ce qui porte en lui de pensées importunes ou d’émotions profondes,
Comme aussi d’obsessions et d’agressivités!
Si tu rejettes, en effet, vivement de ton cœur ce qui en toi est chargé d’émotions ou d’attraits, qu’il s’agisse de pensées ou d’images, sache bien que ces émotions te reviendront toujours, comme revient le boomerang entre les mains de son propriétaire.
Elles te reviendront, chargées de leur énergie propre, mais en outre chaque fois grossies de l’énergie que toi-même tu auras dépensée pour les expulser de ton cœur.
Et plus tu mettras d’impatience et d’énervement à chasser de ton attention tout ce qui vient troubler ta paix sous forme de pensées amères de rancunes, de colère ou d’indignation…
et plus vite cela te reviendra avec la même impatience, la même irritation que toi-même tu auras mises à les écarter de ta route.
Si bien que plus tu les chasseras de manière impulsive et nerveuse et plus vite tu t’épuiseras, cependant que tes propres obsessions continueront d’accumuler de l’énergie,
celle-là même que tu auras dépensée, jusqu’à ce que n’en pouvant plus toi-même il arrivera un moment où tu seras vaincu par elles.
Aussi sois toujours bon envers toi-même, en mettant de la patience et beaucoup de douceur à écarter de ton cœur tout ce qui t’importune, qu’il s’agisse de pensées folâtres et inutiles, de rêves impossibles, de jalousies ou d’ambitions ou de forces agressives, de colères et de rancunes.
Alors tu feras ainsi une ample provision de patience et de force d’âme dont tu auras toujours besoin au temps des mauvais jours, tandis que ton agressivité, vieillissant, perdra peu à peu de sa propre vigueur!
Car le douceur et la ponté contiennent toujours plus d’énergie que l’impatience et que l’aigreur!
jeudi 2 avril 2009
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