dimanche 29 mars 2009

Ps. 23 (suite) = chapitre 4

Chapitre 4
Il me dirige près des eaux paisibles



Les brebis tout comme nous ont besoin d’eau. Leurs corps sont fait de 70% d’eau comme le nôtre. Il est donc vital pour un berger de bien connaître les points d’eau où de faire en sorte qu’il en a à leurs dispositions. Si elles ne peuvent pas trouver de la belle eau pure, elles iront quérir une eau souillée et polluée qui les rendra malade.

Jésus a dit : « Heureux ceux qui ont soif de justice, ils seront rassasiée » (satisfait) Mt. 5,6 et encore : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ». Boire dans le langage spirituel veut dire recevoir, accepter et même croire la vie de Dieu en Christ au point ou cette vie devienne réellement une partie de nous (tout comme l’eau). Il nous arrive, malheureusement, de boire à la première source venue au lieu d’aller vers celles que notre Bon Berger met à notre disposition. Saint Augustin exprime très bien cette soif qui nous talonne sans arrêt : « O Dieu! Tu nous as crées pour Toi-même et nos âmes cherchent sans trêve jusqu’à ce qu’elles trouvent leur repos en Toi ». Cette soif est le moteur de toute ce que l’histoire des religions et des philosophies nous enseigne.

L’eau nous vient de trois manières; par la rosée, par le puits profond ou par la source d’eau terrestre. Beaucoup ignore que les brebis peuvent rester des mois sans boire, si le temps n’est pas trop chaud et les rosées abondantes. Elle peuvent s’hydratées suffisamment en broutant l’herbe encore gorgée d’eau de la rosée. Il incombe donc au berger de faire en sorte que ces brebis puissent jouir de ces pâturages encore humide au petit jour. J’ai souvent constaté que les gens les plus heureux sont ceux qui se lèvent tôt pour se nourrir de la Parole divine. Là seule dans le silence, à l’écoute de la voix du Maître, l’âme (car il en va de notre âme comme de notre corps) peut dire doucement, en empruntant les paroles du vieux cantique : « Fraîches rosées, descendez sur nous tous – ô divines ondées, venez, arrosez-nous ». Je me souviens (en imagination) de l’émoi que me procurait mon troupeau broutant sagement au petit matin et qui, une fois le soleil levé, se réfugiait satisfait dans les zones d’ombres du pâturage. Le Seigneur connais la même complaisance en nous regardant comblés de bonheur grâce à ses soins. Laissons-nous guider par Lui vers les eaux vives de Ses grâces au lieu de courir à l’aventure des eaux amères de la science, des arts, du prestige et autres vains mirages.

S’abreuver aux puits de Dieu n’est pas toujours l’expérience agréable qu’on imagine. Je me souviens des efforts que j’ai dû déployer pour m’assurer que mes brebis puissent étancher correctement leur soif. On devait parfois descendre dans des cavernes profondes et étroites et puiser l’eau en versant un lourd tribut de force et de sueur au chaud soleil africain. Encore une fois je m’étonne de la somme énorme d’efforts que le berger doit déployer pour le bonheur de ces brebis. Dans notre vie quotidienne les mêmes désagréments peuvent nous sembler plus légers si nous considérons les souffrances dont Il fait preuve pour nous satisfaire. Ses grâces sont toujours distribuées à profusion, mais parfois à des moments ou à des endroits qui nous semble incongrus.

Il nous arrive de se croire plus apte que le Berger pour prendre soin de nous-même et de lever le nez sur ces faveurs. J’ai eut de tel brebis qui malgré que je les conduisais à une rivière alimenté en eaux par la fonte des neiges, persistait à boire (avec leur agneaux) à des marres boueuses et pollués par les défections du troupeau qui y passait. Ayons l’humilité de nous reconnaître comme des brebis et acceptons la sollicitude de notre Bon Berger qui nous connais mieux que nous-même. Méditons en particulier les enseignements de Jésus au seuil de Sa Passion (Jean chapitres 14 à 17 surtout). Il nous instruit sur le rôle de l’Esprit-Saint et de Sa fonction de guide pour notre vie. Ce n’est que sous Sa gouverne que je serait rafraîchit et satisfait tout les jours de ma vie.

samedi 28 mars 2009

les 10 secrets de la paix intérieure

D'après le Docteur Wayne W. Dyer, il existe dix secrets qui garantissent le succès et la paix intérieure. Avant de vous les présentés, je me suis permit de modifier légèrement les secrets 9 & 10 pour les rendrent plus conforme à l'esprit de ma tradition religieuse (le catholiscisme), car je les trouvent très beau et remplit de vérités ! Les voici :

1er secret : avoir un esprit ouvert à tout et attaché à rien!

Cela signifie qu'il faut :

Croire que tout est possible si on a suffisamment de volonté
Renoncer totalement à ce à quoi on est attaché (lieu, objet, personne)
Accueillir ce que nous offre l'univers sans juger.

2ème secret : ne pas mourir sans avoir joué sa propre musique intérieure!

Cela signifie qu'il faut :

Ecouter son coeur
Prendre des risques pour sa passion
Savoir que l'échec n'est qu'une illusion et qu'il ne faut pas en avoir peur.

3ème secret : vous ne pouvez pas donner ce que vous ne possédez pas!

Cela signifie qu'il faut :

Changer ce que nous n'aimons pas en nous
S'aimer soi-même et se respecter
Trouver son but.

4ème secret : adopter le silence!

Cela signifie qu'il faut :

Découvrir la valeur du silence
Intégrer plus de silence dans sa vie
Prendre consciemment contact avec Dieu.

5ème secret : renoncer à son histoire personnelle!

Cela signifie qu'il faut :

Ne pas se raccrocher au passé
Vivre l'instant présent et accepter la réalité telle qu'elle est.

6ème secret : il est impossible de résoudre un problème avec le même esprit qui l'a créé!

Cela signifie qu'il faut :

Accepter le monde tel qu'il est
Savoir qu'il existe un lien entre chaque individus, que nous sommes tous membres de la famille humaine.

7ème secret : il n'y a pas de ressentiment justifié!

Cela signifie qu'il faut :

Accepter l'opinion des autres même si elle est différente de la nôtre
Pardonner à ceux dont nous pensons qu'ils nous ont blessé.

8ème secret : traitez-vous comme la personne que vous aimeriez être!

Cela signifie qu'il faut :

faire partout place à l'inspiration.

9ème secret : chérissez le divin en vous!

Cela signifie qu'il faut :

vous dire que vous êtes le maître d'oeuvre de votre vie et du monde dans lequel vous vivez.

10ème secret : la sagesse consiste à éviter toute pensée affaiblissante!

Cela signifie qu'il faut :

que votre esprit se nourrit avec des pensées de paix, d'amour, d'acceptation et de bonne volonté.


Source : Les 10 secrets du succès et de la paix intérieure - Dr Wayne W. Dyer (Editions J'ai Lu)

dimanche 22 mars 2009

" SILOÉ "

Aujourd'hui aura lieu le 2e scrutin pour un jeune homme en vue de son baptême pendant la veillée pascale. Pour l'occasion nous lisons les lectures prévues pour l'année A. L'Évangile du jour est donc le long et magnifique récit du miracle de l'aveugle né qui occupe le chapitre 9 de St-Jean. Ce qui m'a intéressé ce matin en le lisant pour me préparer à la messe de toute à l'heure, c'est l'ouverture du coeur du miraculé versus la fermeture opaque des pharisiens.

Observez, dans votre lecture de ce texte admirable en "sainteté" la liberté que procure la foi toute neuve de ce pauvre de Yahvé. Le contraste avec nos érudits prisonniers de leurs tours d'ivoire ne fait que mieux ressortit cette liberté de coeur et de soucis. Jésus ne nous l'a-t-il pas d'ailleurs lui-même dit un peu plus tôt dans le même évangile : "la vérité vous rendra libre" (Jn.8, 32). Imaginez un ingénu (il était aveugle depuis toujours et n'a donc pas bénéficié de l'instruction des écoles) qui emboîte de grands érudits de la Loi, au point ou ceux-ci en sont réduit au mépris et à l'éviction "manu militari". Puisqu'il n'ont pas pu le contredire, ils ne purent que se réfugier dans l'autoritarisme mesquin. Rendons donc grâce au Très-Haut pour cette joie, cette liberté et même cette science qu'Il nous donne en partage par le don de Son Esprit!

samedi 21 mars 2009

Parabole " 2 " !

Voici une deuxième (et plus courte) parabole du p. Curty pour notre plus grande illumination. Bonne contemplation mes bons amis!

LE CIERGE


On l’avait laissé là, aux pieds de la statue,
afin de prolonger une prière et de perpétuer et de jour et de nuit,
une joyeuse action de grâce ou une ardente imploration.

Sa présence était silencieuse,
mais la flamme qu’il soutenait en disait bien plus long que beaucoup de paroles.

Il ne faisait rien d’autre que d’être là,
se laissant lentement consumer jusqu’au bout par cette flamme quasi immatérielle,
qui s’élevai toute droite vers le ciel,
tantôt mouvant et agité comme les sentiments du cœur de l’homme,
et tantôt immobile et paisible comme il en est des âmes pures.

Il était fait d’un matériau très ordinaire
et dans lequel s’étaient incorporées d’inévitables scories,
mais la flamme transformait peu à peu en une pure lumière,
la molle cire mêlée de suif,
si bien qu’avec le temps le cierge tout entier disparaîtrait dans la flamme,
en ne laissant qu’un peu de résidu.
Et d’ailleurs ce qui importait, ce n’était point tant le cierge lui-même,
quelle qu’en la matière, que bien plutôt la flamme qui par lui prenait vie!

Et dans l’obscurité qui maintenant descendait tout à l’entour du haut-lieu de prière,
le cierge, en conservant sa flamme vive, faisait bien plus qu’éclairer les ténèbres;
il rendait lumineuse, la nuit même du cœur, comme si à travers cette clarté terrestre,
allait bientôt se révéler l’incorruptible lumière du jour qui ne finira pas !

Tel il en est du cierge, tel il en est de l’homme,
dans l’état de prière ou durant la souffrance!
Le plus dur, c’est de demeurer en d’interminables moments aux pieds du Dieu vivant,
en se contentant de l’aimer et d’être aimé par lui,
tout en persévérant ainsi dans la ténèbre de la prière
ou dans la longue nuit de souffrance ou d’épreuve,
sans que rien de nouveau ne vienne à se produire,
qui enflamme les sentiments ou qui occupe l’attention!

Certes, aux purs désirs du cœur,
se mêlent alors d’inévitables distractions et combien d’autres misères!
Mais la foi qui s’achève en amour ne cesse de purifier
ce qui dans l’homme est trop humain et le transfigure en surnaturel.

Il suffit donc à l’homme d’être là, sans plus,
en se laissant peu à peu consumer par la flamme invisible de l’amour de son cœur,
jusqu’à ce que sa vie tout entière embrassée soit transformée par ce feu intérieur
qui jamais plus ne s’éteindra!

Et dans la nuit qui lentement descend sur la terre des hommes,
alors que tout sommeille ou que se trame dans le secret l’œuvre occulte de l’esprit des ténèbres, l’amoureuse contemplation du cœur qui prie,
dans le silence, répand une clarté nouvelle, que ne voient pas les yeux du corps,
sur tous ceux qui de par le monde cherchent dans la nuit de leur cœur la lumière de la vérité!

lundi 16 mars 2009

L'humilité de la brebis!

Chapitre 3
Il me fais reposer dans de verts pâturages



Une particularité étonnante des brebis est qu’elles ne se coucheront pas à moins que quatre conditions strictes ne soient respectées. Il faut qu’elles soient libre de toute craintes, il faut qu’on sein du troupeau règnes une concorde total (aucun conflits entre elles), il faut qu’elle ne soient pas incommodées par aucun insectes ou parasites et, enfin, il ne faut pas qu’elle souffre de la faim.

On oublie souvent que les moutons sont des bêtes d’une timidité extrême. Leur seul mécanisme de défense est la fuite. Certaines (comme je l’ai constaté moi-même) sont simplement mortes de peur. Un jour l’une de mes amies est venu me voir. Elle avait un pékinois avec elle. La seule vue de ce chien minuscule réussit à créer toute une commotion dans un troupeau de 200 brebis qui se réfugia à l’autre bout du pâturage. Plus tard j’ai appris que ma présence seul (de jour comme de nuit) était ce qu’il y avait de mieux pour les mettrent en confiance et les rassurées. Il en va de même avec nous. Le Christ est là qui nous rassure par Sa présence et Sa disponibilité pour nous sauver de nos angoisses. C’est d’ailleurs l’un des rôles de l’Esprit de nous faire sentir Sa présence auprès de nous. L’inconnue est une source important de nos craintes et le Bon Berger est là pour nous en libéré par Sa vigilance.

Le deuxième facteur est la concorde au sein du troupeau. Chez les brebis comme dans d’autre société animale, il y a un rang pour chaque bête. Il y a les dominantes et les autres. Ceci créer des tensions dans le troupeau et suscite des conflits et sème donc la zizanie. Je me souviens d’une vielle brebis qui rodait toujours pour avoir le meilleur en tout. Elle s’approchait toujours des plus jeunes d’un air menaçant et si celle-ci semblait vouloir l’ignorer et la défier quelques bousculades ou coups de tête suffisait pour « remettre » les choses au goût de madame. Si le berger laisse faire les choses ces brebis seront sans repos, nerveuses et en mauvaise santé. J’ai souvent constaté que là encore ma seule présence suffisait à complètement changer la dynamique au sein du troupeau. Simplement en étant au milieu d’elles, j’attirais leur attentions au point où elles en oubliaient leur luttes intestines. Le parallèle est si évident entre elles et nous que cela saute aux yeux de tous. Notre société est souvent une « jungle ». Le chrétien devrait être quelqu’un de serein (voir 1Tim. 6,6 et Ph. 4, 11 par exemple). Le Christ a dit que les premiers seront les derniers et vice versa. Il m’est arriver de protéger les plus faibles devant les caprices de plus dominantes et même de rabrouer ces dernières. J’ai observer que souvent les brebis les moins agressives (donc en position de queue) étaient les plus paisibles et les plus satisfait de leur vie. À croire que le bonheur se trouvait dans l’arrière garde. Lorsqu’on se centre sur le Christ, on est plus satisfait de son sort et on cherche moins à « se faire valoir » aux yeux des autres.

Dans la vie chrétienne, il y a souvent de ses petits riens qui ont l’art d’assombrir le ciel tranquille de notre bonheur. Un peut comme les insectes qui rendent complètement folle les brebis. J’y reviendrai plus loin, mais il est bon d’en faire allusion ici. Seul la vigilance et le travail constant du berger qui dispose d’une panoplie de truc pourront redonner la paix aux brebis affectées par ces parasites ou les tiques. Encore une fois la différence ce fait dans la constance de la vigilance et de la diligence du berger envers son troupeau (et ce jour et nuit). Qu’en est-il de nous dans nos vie perturbées? Ici encore il nous faut être attentif aux motions de l’Esprit qui nous centre le Christ présent à nos côté et à Sa compassion sans limite pour nous. À partir de cet élan il nous suffit souvent de simplement confier au Christ nos problèmes et irritants aux fil des jours. Souvent on peut constaté l’action rapide et surtout efficace de sa grâce qui agir pour porter remède à mes problèmes.

Il reste à dire un mot sur le repos dont jouissent les brebis repues. C’est ce qu’illustre de façon plus évident notre verset ; « il me fais reposer dans de verts pâturages ». On oubli parfois que beaucoup de pays (comme la Palestine où David, l’auteur de notre psaume) qui pratique l’élevage des mouton sont semi-aride. Les pâturages bien verts et gras sont plus difficile à obtenir et demande beaucoup d’effort et de savoir faire des bergers. Ils doivent connaître les sol et la « botanique » des herbes et parfois même l’agriculture. L’un des grands secrets du succès dans ce métier est que les brebis pouvaient manger rapidement, de l’herbe de grande qualité nutritive et pouvaient ensuite se coucher pour ruminer paisiblement. La description de la terre promise n’est pas que poétique, mais aussi scientifiquement exacte. Dans notre jargon on parle de flots de lait et de miel. Cela veux dire un pays avec des pâturages riches et luxuriants où les abeilles butinent et où les brebis peuvent produire un lait riche et abondant. C’est ce que fait pour nous notre Bon Berger par Ses soins constants et Sa prévenance envers chacun de nous. Par ces grâces que nous donne l’Esprit (en nous faisant sentir Sa présence) et en ensemençant Sa Parole en nos cœur pour qu’elle pousse et porte fruit, il nous assure joie et victoire tout comme nos ancêtres hébreux qui passèrent de l’Égypte à la terre promise; là où coulent le lait et le miel. Il n’en tiens qu’à nous de prendre conscience de la grandeur de l’amour dont nous aime notre Bon Berger et de ne pas se laissé séduire par d’autres pâturages que les siens qu’il nous sont toujours accessibles et qui sont préparés par le Christ.

vendredi 13 mars 2009

Mon âme

Voici un court poème d'Émile Nelligan qui résume bien la candeur d'âme qu'Évelyne et moi partageons. Nous partageons la même simplicité spirituelle et de caractère!

MON ÂME

Mon âme a la candeur d’une chose étoilée,
D’une neige de février …
Ah! retournons au seuil de l’Enfance en allée,
Viens-t’en prier …

Ma chère, joins tes doigts et pleure et rêve et prie,
Comme tu faisais autrefois
Lorsqu’en ma chambre, aux soirs, vers la Vierge fleurie
Montais ta voix.

Ah! la fatalité d’être une âme candide
En ce monde menteur, flétrie, blasé, pervers,
D’avoir une âme ainsi qu’une neige aux hivers
Que jamais ne souilla la volupté sordide!

D’avoir l’âme pareille à de la mousseline
Que manie une sœur novice de couvent,
Ou comme un luth empli des musiques du vent
Qui chante et qui frémit le soir sur la colline!

D’avoir une âme douce et mystiquement tendre,
Et cependant, toujours, de tous les maux souffrir,
Dans le regret de vivre et l’effroi de mourir,
Et d’espérer, de croie … et de toujours attendre!

jeudi 12 mars 2009

la foi de la brebis (Ps. 23 suite) !

Chapitre 2
Je ne manquerai de rien



Cette affirmation prétentieuse est due au bonheur de la brebis qui est pleinement satisfaite de son propriétaire et qui trouve auprès de lui son plein épanouissement. On peut prendre cette expression au premier degré (confort, nourriture et soins), mais il nous faut plutôt le lire au second et comme une louange envers la sollicitude du Bon Berger à notre endroit. À preuve, considérez David, l’auteur du psaume. Il fut un homme qui eut sa large part de souffrances et pourtant il a ce cri d’allégresse. D’ailleurs Jésus nous en a averti par ce trait lumineux de son enseignement : « Vous aurez des tribulations dans ce monde, mais ne craignez rien, j’ai vaincu le monde ». Comme tout nos devanciers nous pourrons affirmer sans crainte, et ce malgré toutes les épreuves qui ne manqueront pas, « Je ne manquerai de rien … -- la direction et les soins éclairés de mon Maître ne me feront pas défaut ».

Je me souviens, par exemple, du voisin de mon premier ranch. Il était complètement indifférent du sort de ces moutons. Jamais je n’ai vu des bêtes aussi malheureuses et aussi mal en point que ces pauvres ovidés qui s’entassaient le long des clôtures et qui fixaient avec envies mes riches pâturages et mes propres brebis bien en chair. Ce voisin négigait complètement ces propres prairies et laissait errer ces bêtes par elle-même, seules. Il se disait que ça ne valait pas la peine puisqu’elles étaient de toute façon toute destinées à l’abattoir.

Il en va de même pour nous. J’ai connu pleine d’hommes, « des grands » aux yeux des hommes, qui étaient malheureux dans le fond d’eux-mêmes et pourtant ils avaient tout (et même plus) pour être heureux. D’un autre côté j’ai aussi connu d’autres gens qui devaient se saigner à blanc pour avoir une vie relativement prospère et qui pourtant, par leur seule appartenance au Christ, étaient imprégnés d’une paix profonde et assurée qui faisait plaisir à voir. À cause de leur foi au Divin Berger, ils avaient en partage une confiance sereine et une joie paisible qui surmonte toutes les vicissitudes de leur existence.

Cette quiétude vient du fait que nous sentons au profond de notre être tout l’amour, le dévouement et la sollicitude de notre Bon Berger. Nous entendons toujours le murmure de son cœur qui dit pour chacun d’entre nous : « Je suis le Bon Berger – le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis ». Et aussi : « Je suis venu afin qu’elles aient la vie et qu’elles l’aient en abondance ». Au-delà des douceurs de la vie, c’est cet amour total, gratuit et « absolu » de Notre Berger qui est la source de notre sérénité intérieure.

Mais soyons vigilant à ne pas ce laissé séduire par l’apparente verdeur des prés voisins. J’ai eut une brebis qui n’était jamais satisfaite de son sort. « Mme. Vagabonde ». À elle seule elle ma demandé plus de soins que toutes les autres. Finalement je fut réduit à un choix très pénible (je l’aimais beaucoup car elle était la plus belle) et pour sauvé le troupeau de sa néfaste influence, je l’ai abattue.

mercredi 11 mars 2009

Parabole 1

Voici la première d'une série de "X" paraboles tirées du beau et bon livre " Paraboles à travers l'eau et le feu" de Christian Curty. Elle est sans doute un peu longue mais au combien bénéfique. On y lit tout le cheminement mystique de l'union de l'âme avec Dieu.

La bûche enflammée!

C’était alors en plein hiver et par un froid glacial,
comme il en arrive parfois sur la terre des hommes!
La neige recouvrait toutes choses de son épais silence et de sa lourde chape.
Il faisait froid partout dehors tout comme aussi dans la maison des hommes,
où tout semblait dormir de son dernier sommeil, tant il y avait alors universellement de silence et de froid et d’épaisses ténèbres.
Car le feu de la charité s’était éteint depuis longtemps dans le coeur et dans la vie des hommes.

Certes, il y avait bien la flamme, ce feu qui vient d’en haut!
Mais la flamme ne pouvait éclairer le chemin des hommes et réchauffer leur coeur que si elle avait quelque chose à brûler!

Or voilà qu’une petite bûche accepta de se laisser embrasser par la flamme!
Et c’est alors que tout a commencé!


… …. … … … … … … … …. …

Car à partir de ce moment, les hommes allaient redécouvrir le mystère du feu,
ce feu qui transfigure tout ce qu’il touche, si merveilleusement, et qui rapproche entre eux autour de son foyer, les hommes jusque là dispersés.

On commença dès lors à y voir un peu clair dans la maison des hommes et surtout il y faisait bon!
Et pourtant, ce n’était pas la bûche qui donnait lumière et chaleur!
Car de cela, elle en est incapable, toute froide et aveugle qu’elle est.
C’était seulement la flamme qui en brûlant la bûche répandait de son feu tout autour.
Mais c’est bien parce que la bûche s’était offerte au feu, que le feu pouvait de la sorte réchauffer et éclairer les hommes!
Et cela en coûtait beaucoup à la bûche, car pour dégager tant de lumière et de chaleur et se répandre ainsi parmi les hommes, il fallait que le feu consumât quelque chose de la petite bûche.

Toutefois ce que le feu consumait, du moins dans les commencements, ce n’était pas la bûche même, mais précisément au contraire ce qui n’était pas de la bûche :
d’abord la froide neige, puis les milliers de glaçons inextricablement sertis dans les creux de l’écorce à tel point que la bûche croyait qu’ils faisaient partie d’elle-même!
Ce furent ensuite le lichen et la mousse et toutes les scories que la bûche avait ramassées au long de son passage sur la terre des hommes, ces innombrables choses où la bûche avait mis les désirs de son coeur et dont elle avait tellement l’habitude qu’elle croyait que c’était de son être!

Mais déjà il faisait plus chaud dans la maison des hommes et l’on y voyait clair!
Et, chose prodigieuse, ce feu tout extérieur qui embrassait la bûche venait de provoquer un feu d’un autre genre, intérieur celui-là au coeur même des hommes :
voilà que ceux-ci s’éveillaient en effet de leur longue torpeur et s’étant rassemblés autour de ce foyer ils redécouvraient la chaleur de l’amour.

Quant à la bûche, elle aurait pu en rester là!
Et la flamme qui toujours respectera la bûche, n’aurait jamais été plus loin!

C’était déjà beaucoup que la bûche fût purifiée de tout ce qui n’était pas elle, de cette fausse nature qu’elle s’était acquise avant qu’elle n’eût connu la flamme!

Mais voilà que la bûche consentit à brûler davantage. . .
alors la flamme n’avait qu’un désir :
s’emparer de la bûche elle-même, enflamma la bûche tout entière!

Et cette fois c’était bien la bûche même qui brûlait!
Et la bûche le savait bien, car c’était dans sa propre chair qu’elle ressentait maintenant les ardeurs de ce feu étonnant.

Et pourtant, ce qui brûlait même alors ce n’était pas encore le coeur de la bûche mais ce qui paraissait au dehors et qui la distinguait des autres bûches, tout ce que les hommes appelaient sa personnalité et qui n’était que son écorce.

Mais maintenant il faisait vraiment bon dans la maison des hommes, et l’on y voyait tellement mieux!
À tel point même que d’autres hommes attirés du dehors par le feu, commençaient déjà à entrer!
et bientôt la maison en sera trop petite!

Quant à la bûche, elle aurait pu en rester là!
Et la flamme qui toujours respectera la bûche, n’aurait jamais été plus loin!

Et c’était vraiment quelque chose pour la petite bûche que d’être devenue pleine de lumière et de feu, capable de donner de sa flamme à beaucoup d’autres bûches!

Mais voilà que la bûche accepta de se laisser consumer cette fois toute entière par cette flamme étonnante qui ne tenait pas à s’éteindre!

Alors de grandes choses allèrent bientôt s’accomplir dans la destinée de la bûche!
Car la flamme n’avait qu’un désir :
disparaître toute entière dans la bûche, se fondre en elle pour ne faire qu’UN avec elle, de sorte qu’on ne pourrait plus distinguer entre ce qui serait de la bûche et ce qui serait de la flamme.

Et dans cette prodigieuse alliance entre la flamme et la bûche, la flamme allait cesser peu à peu d’être flamme pour n’être plus qu’un brassier, et la bûche allait cesser d’être bois pour se transfigurer en fournaise.
Et quiconque croirait alors prendre la bûche entre ses mains les refermerait sur le feu.

Toutefois cette étonnante union de la flamme et du bois ne pouvait être l’oeuvre de la bûche elle-même.
Car c’est uniquement la flamme qui allait accomplir cette merveilleuse fusion.
Il suffisait seulement à la petite bûche de s’offrir aux lames de feu, en se laissant embrasse par lui.

Mais cela ne pouvait se faire sans de grandes souffrances pour la petite bûche.
Car la flamme n’avait qu’un désir :
pénétrer jusqu’au coeur de la bûche afin de transformer ce coeur en un tison de feu et cela ne pouvait s’accomplir qu’à travers de grands craquements :
il fallait qu’éclatât en effet le bois de la bûche qui est sa propre chair, pour que le feu pût se glisser jusqu’en son âme vive!

Car pour le feu il n’est pas d’autre chemin pour entrer dans les profondeurs de la bûche et devenir ainsi son propre coeur.

Mais aussi maintenant dans la maison des hommes, il faisait tout-à-fait chaud et l’on y voyait clair comme en plein jour.
Et pas seulement dans la maison elle-même mais aussi au dehors où la glace commençait à fondre et les ténèbres à reculer!
Déjà les hommes se préparaient à sortir afin d’aller de par le monde allumer de multiples foyers à l’aide d’autres bûches, et faire ainsi de l’univers entier une immense maison des hommes!

… … … … …. … … … … … …

Et lorsque l’on revint plus tard. . .
Parfois beaucoup plus tard. . .

… … … … … … … … … … …

En fait cela dépend moins de la bûche elle-même et de ses résistances au feu que de l’impatience du feu à étreindre la bûche et des besoins des hommes. . .

… … … … … … … … … … …

Lors donc que l’on revint plus tard dans la maison des hommes et que l’on regarda dans l’âtre du foyer, on ne trouva plus la bûche :
Elle avait disparu, consumée qu’elle était par le feu.
D’autres bûches la remplaçaient à qui elle avait donné de sa flamme.

Quand à la première bûche, elle s’était tout entière transfiguré dans le feu!
Elle était devenue à son tour une flamme dont la vie ne peut plus cesser.

Il en restait au fond de l’âtre qu’un petit tas de cendres, ce que la flamme n’avait pu transformer, ces quelques restes que l’on retrouve nécessairement dans la tombe, quand de son feu inépuisable l’amour a entièrement consumé celui qui s’y était livré!

… … … … … … … … … … …

Si donc tu as compris la parabole de la bûche, heureux es-tu!
Contente-toi alors d’offrir ton cœur à cet étrange feu dont la flamme demeure invisible et qu’on appelle l’ESPRIT SAINT.

Ne fais pas autre chose que cette simple offrande qui n’est pas un murmure des lèvres mais une véritable immolation sans cesse recommencée.
Quant au feu, il fera le reste!

Mais sache bien ceci :
Tout bois est toujours assez bon pour le feu!
Il n’est pas nécessaire d’être de bonne qualité ou d’une essence rare.
Car le feu tire profit de tout bois, même des bûches creuses.

Et même. . .
moins le bûche est remplis de soi-même et plus ira vite le feu!

Le prestige de frère âne

Un baudet, chargé de reliques, s’imaginait qu’on l’adorait.
Dans ce penser il se carrait, recevant comme sien l’encens et les cantiques.
Quelqu’un vit l’erreur, et lui dit :
« Maître Baudet, ôtez-vous de l’esprit une vanité si folle.
Ce n’est pas vous, ce sont les reliques à qui cet honneur se rend,
Et que la gloire en est due. »
D’un magistrat ignorant c’est la Robe qu’on salue.


Vous reconnaissez tous la fameuse fable de La Fontaine. La morale en est claire et nette; mais j’aimerais attirer votre attention sur un détail qui passe parfois inaperçu car « trop évident ». Ce qu’on reproche à notre « héro » ce n’est pas sa fierté en soi, mais son orgueil et sa vanité.

Son prestige aurait été mieux servit, s’il avait mit sa fierté non pas à sa propre personne, mais plutôt aux reliques qu’il portait et (surtout) à la joie qu’il procurait aux gens par son modeste service de transport. Comme l’a dit quelqu’un : « il est juste de tout prendre au sérieux, sauf soi-même. » Vous aurez compris que le petit supplément d’âme dont il est question ici est d’être fier du service que l’on rend et non de la soudaine popularité qu’il peut nous procurer pour un temps.

Nous occultons trop souvent cette petite vérité qui a pourtant le grand pouvoir de nous donner le sens de l’accomplissement. Le simple « sens du devoir accompli » est rarement dans nos conversations aujourd’hui, mais au combien précieux pour notre bonheur. Pensez-y un instant. De quoi êtes-vous le plus heureux avec le recul? Est-ce de votre « gloriole » ou d’avoir « fait la différence » en vous dépassant par simple bonté d’âme? Si notre frère avait été heureux de prêter son dos que pour la seule satisfaction d’avoir semer de la joie autour de lui en rendant accessible à la vénération populaire les chères reliques, il en aurait récolté que gratitudes et éloges. Ne cherchons donc qu’à rayonner au lieu de s’abaisser à seulement vouloir briller.

samedi 7 mars 2009

Le grand retour de l'enfant prodigue !

Il y a trop longtemps que j'avais négligé mon oasis virtuel. Maxima mea culpa !!! Depuis octobre dernier surtout, je me suis fait des amis "bloggers" qui m'ont apprivoisé avec cet art demandant du blog. Je tente donc, de nouveau l'expérience. Comme premier message de ma renaissance virtuelle, je propose à votre méditation un texte que les habitués du site connaissent : Le Seeigneur est mon berger de ma meilleure amie Évellyne !

Évelyne et moi avons commencé à lire ensemble un bon livre de Philippe Keller intitulé « Un berger médite le psaume 23 ». L’édition française date de 1977 et est publiée par l’Éditeur de Littérature Biblique. Je vous propose donc d’en lire un résumé chapitre par chapitre. Pour ces résumés je respecterai son vocabulaire religieux.

Chapitre 1
L’Éternel est mon berger



Qui est cet Éternel que je proclame être mon berger? A-t-Il les qualifications nécessaires pour une telle tâche? Puis-je Lui faire confiance afin de pouvoir m’abandonner à Son autorité? De quelle façon puis-je devenir l’objet de Sa sollicitude? Jésus Lui-même confirme cette affirmation en disant au chapitre 10 de l’évangile de saint Jean : « Je suis le Bon Berger ». Mais qui donc est ce Christ?

Considérons l’immensité d’une nuit étoilée et notre petitesse dans cet ensemble cosmique. J’y ai réfléchi parfois dans nos chaudes nuits africaines. Mais un fait demeure, c’est qu’Il se dit, Lui le Créateur de toute chose, mon Berger et que je suis l’objet de Sa sollicitude complète et affectueuse. Qui mieux que Lui peut bien prendre soin de moi? Tout, de l’immensément grand à l’infiniment petit sort de ses mains et tout obéit à une parfaite unité. Il est donc tout à fait logique de Lui accorder une certaine propriété sur moi étant mon Créateur. Il m’a créé comme objet de Son affection.

Malgré cette logique irréfutable il nous est difficile de simplement l’admettre comme un fait. Considérons une autre action généreuse de Dieu pour chacun de nous. « Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Is. 53,6). Vous aurez compris que je parle de l’ultime sacrifice du sang versé sur la Croix de notre Bon Berger Jésus le Christ. Il peut donc dire en toute légitimité : « Je suis le Bon Berger, le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis ».

Je me souviens d’avoir durement appris qu’un objet n’est jamais complètement à nous avant le payement intégral et total. J’ai dû littéralement gagner mon premier troupeau en suant sang et eau. De ce fait, je ressentais de façon très spéciale que ces 30 brebis étaient une partie de moi-même et moi une partie d’elles. Malgré que tout fût dans le secret des coeurs (du mien en faite), le lien entre elles et moi n’en n’était pas moins réel pour autant. Cette acquisition n’était pas un but, mais le début de ma vocation de berger et de ma vie commune avec ces brebis.

Ce n’est pas par hasard que Dieu nous compare aux brebis. Il y a plusieurs parallèles psychologiques et même comportementaux à faire entre elles et nous. Malgré tout nos travers, Jésus, notre Bon Berger, s’occupe de nous collectivement et individuellement. Il va même jusqu’à nous donner chacun un nom. Ceci constitue la troisième raison pourquoi il est notre propriétaire. Il se donne complètement à nous. Scrutez les évangiles et vous y découvrirai l’être sans doute le plus compassionnel et ayant la plus grande sollicitude de tout les temps.

Comme tous les bergers, il a fallu que je marque chaque bête en véritable consécration de mon droit de propriété sur chacune de mes trente brebis. Cette souffrance mutuelle achevait de tisser le lien indélébile entre elles et moi. Il en va de la même manière pour Jésus et nous. Il nous l’affirme clairement par ses paroles : « Si quelqu’un veut être mon disciple (celui qui me suit), qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ».

Ce chapitre se conclu par une série de question que je reprends intégralement. Est-ce que je Lui appartiens, réellement? Est-ce que je reconnais réellement ses droits sur moi? Est-ce que je réponds à son autorité et confesse Lui appartenir? Est-ce que je trouve liberté et plein accomplissement dans cette appartenance? Est-ce que je ressens une satisfaction profonde à me trouver sous son autorité? Est-ce que Lui appartenir me donne paix et repos, ainsi qu’un sentiment de vie exaltante? S’il en est ainsi alors je peut proclamer du fonds du coeur tout comme David : « L’Éternel est mon Berger! » et y trouver mon plein épanouissement.

Fr. Hugues