
Depuis une vingtaine de jours (depuis le soir du 10 octobre pour être précis), ou même peut-être plus saint Dismas ou le saint Bon Larron me préoccupe beaucoup. Quelque part je pense qu’il est en partie responsable de mon éveil poétique du mois d’octobre qui restera pour moi a marquer d’une pierre blanche (j’ai écrit pas moins d’une quarantaine de haïkus et six poèmes « à saveur occidentales »). Mon attrait et surtout les échos profonds que l’évangile de Luc semble trouver en mon âme m’incitent à reprendre mon exercice homilétique du début du mois. Voici donc cet homélie funèbre « version 1.2 ».
Dans le bien du Bien !!!
+1ière lecture (Si. 15, 15-20)
Je pense qu'ici nous avons toute la grandeur de la liberté que Dieu nous donne et toute la substance de notre dignité humaine. "À combattre sans périls, on vainc sans gloire" lit-on dans le Cid. On a aussi en filigrane la raison majeur pourquoi l'humilité et la petitesse conviennent mieux à notre condition de créatures de Dieu. En bref je dirais que nous avons l’un des premiers appels directs de Dieu à la conversion.
Notre capacité de décision et surtout L'ASSUMASSION de ces dernières sont les bases de notre dignité d’homme. Je crois profondément que la sanctification passe dans ce dur chemin de faire sienne la volonté divine. Mais heureusement, la grâce est là pour suppléer à nos lacunes pécheresses. Ça sera un peu plus clair à la 2ième lecture (2Co. 12, 7-10) et à la lecture de l'Évangile (Lc. 23, 39-43).
Aujourd’hui, je crois avoir mis le doigt sur l'origine de mon onction de douceur, c’est-à-dire la confiance indéfectible en la BONTÉ de Dieu. Ce qui engendre l’onction de douceur chez moi est, entre autre, mon abandon sans condition à la BONTÉ et à L'HUMILITÉ de Dieu. C'est en épousant cette humilité nous-même que nous pouvons agir « pour le bien du Bien » (comme j’aime à dire souvent) et Le laisser Lui agir en nous, pour nous et par nous. N’avez-vous pas remarqué, d’ailleurs, que Jésus associe très souvent douceur et humilité, comme lorsqu’il parle de son cœur en nous invitant à s’abandonner à Lui. Tous ce processus de la conversion (c’est sans doute cela = BONTÉ, HUMILITÉ ET DOUCEUR) est la couleur dominante de ma spiritualités propre que je suis en train de découvrir les beautés (J’y reviendrai plus loin).
+Psaume (8)
Ce beau psaume qui dans ma jeunesse berçait mon émerveillement, que j’ai perdu de vu, lorsque « je suis devenu grand » et que je viens de retrouver au début de ma quête spirituelle au printemps 2006 (par ma découverte de Plotin (traité sur le beau) et du pseudo-Denys (traité de la théologie mystique). Je remarque une belle descende déguiser en monter dans la lecture de notre psaume. Regardons brièvement chaque marche de cette élévation profonde.
On commence par s’émerveiller de la grandeur de Dieu et on finit par un idem. Pas de grand mystère, tout vient de Lui et retourne à Lui tout comme la pluie. Nous avons donc affaire ici à une quête intérieur, du genre de celle que relate, non pas tellement la « via » (voie) que nous devons suivre, que le récit des transfigurations du « viator » (cheminant) par son cheminement dans cette voie. Bref le récit d’une Illumination pur et simple.
La première strophe nous introduit dans les hauteurs que les cœurs simples atteignent du fait justement de leur petitesse. C’est exactement le type classique du héro des légendes (qu’on a rebaptiser aujourd’hui du nom d’anti-héro par opposition au héro sans peurs et sans reproches). Souvent un laissé pour compte qui avait la pureté du cœur nécessaire pour mener à bien la quête de sa vie. Rappelez-vous la prière de Jésus sur la sagesse du Père de caché aux grands ce qu’il révèle aux petits. Ou bien penser encore à la parabole du jugement dernier : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères … ». Le Bien tout comme la vérité ou mieux encore comme l’amour rayonne par lui-même sa vertu propre. Nous sommes les cierges qui permettent à Dieu de rayonner dans le monde. Le Bon Larron de notre évangile est de loin l’exemple le plus criant de ceci, non?
C’est cet abandon filial dont parle la strophe suivante. Pensez-s’y deux secondes, Ce force-t-on a aimer? Non on se laisse habiter par l’amour. En plus Dieu à fait de nous une bête sociale et intelligente, donc l’amour entre nous et la liberté SONT naturelles et va de soi, si on est vraiment authentique envers nous-même. On achève par un rappel de la grandeur de Dieu par un hommage à sa sollicitude envers nous.
Ici est le point tournant du psaume. Nous avons un teste en humilité. On vérifie, par l’énumération de notre dignité si nous avons assimilé et surtout assumer la grandeur de l’humilité. Nous sommes V .P. et non P.D.G. Par la description de notre « champ de compétence », on procède au désamorçage des piège du notre ennemis juré. Saint Paul nous le dit dans une belle formule lapidaire : « Pour les purs, tout est pur; ». Mais c’est encore Jésus qui nous met exactement sur la piste par la 2ième Béatitude : « Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! » Ce point revient quelques fois dans les livres saints : « Le Christ s’est fait pauvre, pour nous enrichir de sa pauvreté. » par exemple. Vous voyez donc la vraie nature de notre dignité : Humilité = douceur = abandon filial = liberté = paix & joie donc bonheur. Et nous revenons au début qui est en faite la finalité de toute créatures saintes. Miséricorde, penser (oui encore, j’insiste) au Bon Larron, notre « co-héro » du jour.
+2ière lecture (2Co. 12, 7-10)
On lis dans un roman aussi beau que court : « Ça fait mal, mais ce n’est pas un mal. » Ce trait de sagesse nous vient de Rose (une vielle dame) qui explique le mystère de la Croix de Jésus au petit Oscar (un jeune garçon malade de l’hôpital où elle travail). L’humilité ne nous émunise pas contre le malheur. Mais cette vertu nous aide à tout remettre dans sa juste place. Le mal devient alors ouverture vers le Bien et non plus une fermeture sur nous. Si dans la première lecture on nous met devant un choix et si dans le psaume, on oriente quelque peu dans le sens du Bien notre choix, ici on nous explique la logique interne de « l’option du Bien ». Dans l’évangile on nous montrera l’un des plus beau fleuron d’un homme qui choisit d’être doux et humble de cœur ! Car c’est bien de ça qu’il s’agit en faite ici.
Le texte est assez clair en soi. Pour notre bonheur nous devons voguer entre d’une part, laisser Dieu être grand en nous et, d’autre part, ne pas se prendre pour quelqu’un d’autre que soi en cultivant la l’humilité saine pour notre estime de soi et sainte pour notre bonheur. La preuve en est que si on regarde nos vies; je mettrai ma main au feu que nos plus grands moments de bonheur ont toujours été quand nous étions simplement mais pleinement nous-même. Alors laissons-nous consumer par les feux divins en nous. C’est le chemin obliger pour être heureux dès ici-bas. Qui perds sa vie à cause de moi, la gagnera nous dit le Christ par ses messagers Ben Sirac, le psalmiste et les saints Paul et Luc.
On se trouve ici devant l’ultime secret de l’amour selon Jésus. C’est cela aimer COMME il aime. Un amour qui rayonne au lieu de simplement briller. En quoi le soleil est-il dispensateur de vie? Ce n’est pas parce qu’il brille qu’il éclaire et réchauffe, c’est sa « rayonnance » qui a cette rare vertu. Vous constater maintenant l’interaction entre la BONTÉ, l’HUMILITÉ et la DOUCEUR ! Plus j’y songe et plus je constate comment la 2ième Béatitude me convient parfaitement pour définir ma vie et le chemin que Jésus me demande de suivre pour marcher à sa suite.
+Évangile (Lc. 23, 39-43)
Ce bel évangile est à lui seul un résumer de toute le mystère de la Rédemption opéré par Jésus-Christ. Résumons; Un terroriste est crucifié avec un comparse et Jésus, tandis que leur chef (nommément Barabbas) a mis les voiles. Selon Matthieu et Marc les deux insultent Jésus, mais Luc (qui bénéficie du témoignage de Marie) distingue nos deux acolytes dans le crime. Le premier (appelons le Gestas) se joint à la masse haineuse pour calomnier Jésus. Le deuxième (Dismas), vie une véritable confession avant la lettre. Il se reconnaît pécheur (HUMILITÉ), reconnaît la « messianité » de Jésus (BONTÉ) et profession sa foi envers son Seigneur (DOUCEUR).
C’est justement ça la conversion et le désert qu’il nous faut traverser pour obtenir la Terre Promise. En se laissant illuminer par le BONTÉ, en se laissant transfigurer par Dame Humilité, il n’y a que par ce chemin illuminatif qu’on peut devenir DOUX ! Notre salut est à ce prix modique ! Que vous en semble ? Repenser aux 2 premières lectures et au psaume d’aujourd’hui ! Cela me paraît l’évidence même; seul les humbles sont dans la vérité de leurs êtres et ont la petitesse qu’il faut pour leur sanctification par la grâce agissante de Dieu. Jésus l’a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ! » Alors convertissons-vous et croyons à la Bonne Nouvelle !!!
Larron crucifié;
Humilité salvatrice,
Un cœur bourgeonne !
BONTÉ, HUMILITÉ ET DOUCEUR !!! Que dire de plus, mes frères et sœurs? Sinon qu’être doux et humble de cœur consiste simplement à s’abandonner à la BONTÉ de Dieu, en se mettant à l’école de Dame Humilité qui adoucit tout ce qu’elle touche. Priez donc pour que je burine en mon cœur ces mots de feu : « HEUREUX LES DOUX : ILS OBTIENTRONT LA TERRE PROMISE !!! »
Voici en terminant cette petite parabole poétique que je laisse à vos réflexions :
LA VOIE DE L’ÉCLIPSE !
Les jours coulent et la vie s’écoule !
Le bonheur vivote sans heurt !
Puis un ombre questionne.
L’obscurité grandissante, enténèbre les cœurs !
L’invincible lumière auréole la noirceur de sainteté;
Et l’Espérance proclame les beautés de la pauvreté.
Dame Humilité nous éclairant de son sourire,
Vêt les cœurs de joie et les couronnent de la Foi !
Mourir aux certitudes, c’est naître à la Vérité !
La conversion seule nous engendre à notre plénitude !