Tu oins d’huile ma tête …
Il est fascinant de voir comment David suit avec rectitude le cour des saisons dans ce morceau d’anthologie poétique. Après l’hiver à la bergerie et le printemps sur les routes pour les hauts alpages, voici le cœur de l’été avec les mouches, véritable plaie d’Égypte. Les misérables bêtes en sont souvent réduit à donner de violents coups de tête contre les clôtures ou encore contre des troncs d’arbres.
L’espèce la plus meurtrière est sans doutes la « mouche nasale ». Elle pénètrent dans les museaux des ovidés et y pondent leurs œufs. Ensuite les larves remontent dans ces cavité et « ronge la chair » pour se frayer un passage jusque dans la tête de l’animal. Je vous épargne la description de la déchéance de ces bêtes infortunées vers la folie, la cécité ou vers la mort. Seul la vigilance du berger et une rapide application du remède appropriée peuvent sauver nos malheureux martyres. Pour ma part je verse généreusement sur la tête et autour du nez de mes brebis une recette personnelle à basse d’huile, de soufre et de goudron. Quelle transformation! Mes brebis, dès la simple application du remède, retrouvaient leurs sérénités et une harmonie paisible régnait de nouveau au sein du troupeau.
Dans notre vie nous avons aussi nos mouches nasales qui nous harcèlent assez régulièrement. Ce sont tous ces petits riens qui nous irrite et nous incommode sans qu’on y prenne garde au début. Tout comme les brebis, il me faut de fréquente application d’huile pour renouer avec la paix de l’âme. Ce n’est que par l’onction permanente du Saint-Esprit que ma vie spirituelle pourra de nouveau être calme et sans trop de heurs. Voici ce qu’est cette onction spirituelle : « Ce que je fais, en toute circonstance, consiste à exposer mes problèmes à mon Maître, mon Propriétaire, Jésus-Christ, en lui disant tout simplement : ‘O Seigneur, je me débats dans ces difficultés mesquines mais irritantes. Je T’en prie, oins-moi de ton Esprit. Qu’Il rende mes réactions conformes à ce que Tu désires’. Et il le fera. Vous vous étonnerez de la rapidité avec laquelle vous parviendra la réponse à cette requête formulée avec conviction. »[1]
Un autre fléau du temps estival est la gale. C’est une maladie infectieuse et très contagieuse causée par un petit parasite. Elle se propage à la vitesse de l’éclaire par simple contact entre un animal sain et un autre affecté. Les brebis sont tactiles et aime beaucoup se frotter les unes les autres et tout particulièrement elles se frotter leur têtes. L’Ancien Testament parle de cela comme d’une tache (qui est symbole du péché). C’est le sens de la prescription sur la « brebis sans taches » seule apte au sacrifice. Pour l’essentiel le remède est le même que celui des mouches (huile de soufre et autre produits chimiques). Mais ici il faut immerger complètement les animaux dans des bassins. Ce qui représente la véritable difficulté de cette corvée est l’immersion (à plusieurs reprises) de la tête des brebis. Parfois les bergers doivent eux-mêmes traiter à la main la tête de la bête réfractaire. Il m’est arriver une fois cette pénible et coûteuse aventure. Je n’est jamais aussi bien comprise la parole de David : « tu oins d’hile ma tête ». Il est utile de savoir qu’en Palestine le remède qui servait à la fois pour la gale et contre les mouches était de l’huile d’olive mélangé à du soufre et des épices.
Dans la vie chrétienne, la gale symbolise nos idées, nos pensées, nos émotions, nos choix, nos impulsions, nos désirs, nos opinions, car ici aussi il s’agit des résultantes de nos « frottements de nos têtes ». Le plus grand véhicule de la contagion est les « mass media ». Tout ces idéaux pernicieux d’aujourd’hui sont de plus en plus néfaste pour la pureté de nos âmes ou de nos cœurs. Ici encore seul le même remède peut effacer ces idées sombres de nos esprits. Je parle bien sûr de l’onction de l’Esprit divin. De même qu’il nous faut par la Foi se convertir à la seigneurie du Christ dans nos vies, ainsi nous faut-il croire en l’action directe du Saint-Eprit dans nos consciences et nos âmes.
Maintenant nous voici à l’automne qui marque la saison éprouvante du rut. Les mâles font les « avantageux », paradent et s’affrontent dans d’âpre combats qui résultes par mort d’animal parfois à cause de la violence des coups de bélier qu’ils s’affligent mutuellement. La solution est aussi simple qu’efficace pour sauver la vie de nos fanfarons. Il suffit d’enduire les têtes et les nez des béliers avec une généreuse couche de graisse. Lors de leurs combats leurs têtes glissent de façon si grotesque et frustrante qu’ils se retrouvent aussi surpris que honteux et chacun de s’empresser de s’éloigner l’un de l’autre. Ici le parallèle est évident. L’Esprit à comme entre autre bénéfice de nous rabattre notre superbe et de nous faire descendre de nos grands chevaux. De plus il pacifie notre esprit et nos humeurs. On trouve ridicule nos prétentions à être un « bélier victorieux ». Rappelons-nous les rivalités puériles des apôtres avant la Passion qui s’évanouirent comme par magie avec la venue de L’Esprit en eux.
On nous dit parfois que le bonheur est un art de vivre ou un état d’esprit. Le Nouveau Testament nous enseigne qu’il nous faut être reconnaissant pour la surabondance de la coupe de nos vies qui est débordante des grâces d’en Haut. C’est cette confiance envers la bienveillance de notre Bon Berger qui fera de notre vie une marche tranquille et ce même au cœur de nos difficultés. C’est avec cette plénitude de joie que nous retrouvons notre troupeau à l’automne (après les mouches et la gale) fin prêt à regagner la confortable existence dans les quartiers d’hiver de la bergerie.
On peut aussi comprendre « la coupe débordante » aussi d’une autre façon. Si dans le gouffre profond de ces souffrances le Christ n’avait pas trouvé sa coupe débordante de Sa vie répandue pour nous, nous aurions tous péri. Quand je marchait avec mon troupeau par temps froid ou dans les tempêtes, j’avais toujours avec moi une gourde d’alcool coupé avec de l’eau. Lorsqu’une brebis était transit de froid je lui donnais quelques cuillérées de ce doux mélange et la brebis gambadait de nouveau toute heureuse. La coupe du Christ, elle, est remplit de Son Sang salvateur toujours revigorants pour nos âmes et nos vies.
[1] Pp. 114-115.
mardi 28 juillet 2009
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