jeudi 2 juillet 2009

Ps. 23 chapitre 7

Quand je marche dans la vallée …


Ce septième verset marque le milieu du psaume et un changement de paradigme. On passe de la 3ième personne à un dialogue « je-tu » entre la brebis et le berger. Un peu comme une brebis qui après avoir vantée amoureusement son Bon Berger auprès d’une « voisine » infortunée, cheminerait seule avec son Berger et aurait donc avec Lui une conversation intimiste. On peut penser qu’après avoir hivernée à la bergerie, une brebis s’apprêterait à la grande migration vers les pâturages d’été qui sont souvent en terrains montagneux.

On se souviendra que lorsque le prophète Samuel est venu pour chercher celui qui devait devenir le roi-messie d’Israël, on alla quérir le jeune David dans les pâturages éloignés (on pense donc qu’il était en montagne dans les pâturages d’été). Il n’est donc pas étonnant qu’il évoque avec justesse tout les hasards et les dangers de ces migrations vers les hauteurs dans cette seconde partie de notre psaume. On sens bien sa prévoyance, sa compétence et son calme dans : « Je ne crains rien, car tu es avec moi… ». On y lit comme en filigrane le légendaire « Emmanuel (Dieu avec nous) » dans le quotidien de nos vies chrétiennes.

Tous nous rêvons des hauteurs célestes à l’abri des basses du monde. Nous sommes en quête constante de la solitude avec Dieu pour seul compagnon. Nous nous faisons une fausse idée du « comment y parvenir », comme si une magie quelconque nous transportait directement de la plaine au haut de la montagne sans passé par la longue marche dans les vallées. Nous occultons la vérité qui veut que les meilleures routes vers les hauts pâturages passent TOUJOURS par les vallées. Regarder le verbe de ce verset. On ne meurt pas dans cette vallée, on y marche.

On cite souvent notre phrase comme consolation envers ceux qui, justement, travers cette sombre vallée de la mort. On y trouve une lumineuse espérance qui nous enseigne que cette vallée n’est pas un cul-de-sac, mais qu’une étape vers les délices divins vers lesquels nous parviendrons sous la houlette du Bon Berger. Il le sait puisqu’Il nous a Lui-même dit : « Je suis avec vous tous les jours … ». Je sentis très fortement la vérité de cette consolation lorsque mon épouse partie « vers les hauts pâturages ». Aucune craintes; seulement une marche vers des terres plus élevées. Pour nous qui continuons à cheminer dans ces vallées, il nous faut apprendre qu’en marchant AVEC DIEU elles ne sont plus vraiment sombres que simplement ombragées. Pour cela il nous suffit d’acquérir le réflexe de la FOI en sa bienveillance envers nous et aussi celui de la CONFIANCE en sa garde proche et permanente à nos côtés. « O Dieu, ceci me paraît tellement dur, mais je sais que finalement ce chemin sera le meilleur pour me conduire plus haut. »

Une seconde raison qui font de ces routes les meilleurs, c’est qu’elles sont largement pourvues en eau (lacs, rivières, cascades, etc.). L’eau est vitale dans ces grandes migrations au chaud soleil d’été. Je me remémore avec émotion qu’une fois un immense troupeau de 10, 000 têtes passa chez moi et que les bergers me demandèrent la permission d’abreuver leurs brebis. Elles ont littéralement coururent vers berges de la rivière. Comme chrétiens nous découvrons tous un jour où l’autre que l’eau vive qui nous rafraîchit dans nos vies, nous est donnée par nul autre que Dieu Lui-même. Seul ceux qui marchent avec Lui dans nos épreuves peuvent vraiment constater comment nous trouvons la fraîcheur à Son contact constant et intime. Lui seul peut véritablement apaiser notre soif de paix, et ce si profondément qu’on est transformé de façon durable et forte. La sérénité que nous procure Son Esprit Saint est ineffable dans les inévitable embûches notre marche ici-bas.

Un « bénéfice » inespéré pour tous et chacun, c’est que ceux qui ont été durement éprouvés et qui ont parfois pliés le genou sont en mesure de réconforter, encourager et consoler ceux qui traversent des situations semblables aux leurs. Souvent nous prions Dieu de faire de nous des frères et sœurs compatissants envers nos prochains. « En fait, comme l’eau ne peut couler que par un fossé, un canal ou une vallée, de même, pour le chrétien, la vie de Dieu ne peut couler en bénédiction que par les vallées qu’auront creusées dans nos vies de douloureuses expériences. »[1]

La troisième raison qui peut pousser un berger à suivre cette route risquée vers les hauteurs est que les herbages abondent et sont de qualité supérieure le long de ces chemins. Les brebis ne progressent que lentement et ont besoin de bien se sustenter chemin faisant (elle doivent aussi le faire régulièrement). Bien souvent ces terrains fertiles sont dans des ravins qui sont propice aux attaques des prédateurs. Il peut y sévir également des fléaux soudains et foudroyants, telle les tempêtes, les glissements de terrain et autre calamité du même genre. Malgré tout, ces voies restent de loin les meilleurs pour mener à bon port nos précieuses brebis.

Un des plus grand réconfort que l’on puisse se donner est de découvrir les ressources et la sollicitude infini de notre Bon Berger en regardant nos expériences passées. On y découvre combien Il est grand, prévenant et puissant en œuvres pour notre bonheur et notre épanouissement. Ces regard en arrière est sans contre dit l’un des stimulant les plus efficaces pour renforcir notre Foi qui vacille de temps à autre. Il est littéralement et dans le sens fort du terme : « L’AVEC NOUS » à un point tel qu’Il est mort sur la Croix pour nous et même à notre place. Des vallées ont en aura toujours a en traverser tout au long de notre vie. Notre Bon Berger nous l’a dit : « Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16, 33). La question n’est pas de savoir s’il y a beaucoup de vallées qui m’attendent, ni de savoir si elles sont profondes; mais plutôt de savoir si je les traverse seul ces lieux obscures, ou bien si je me marche AVEC mon Bon Berger et qu’ainsi ces lieux ne se révèleront qu’ombragés. Cette certitude a pour vertu de me mener en tout sécurité vers les hauts pâturages et de non seulement m’assurer ainsi la bénédiction divine, mais également de faire de moi un instrument de Sa bénédiction envers mes frères et sœurs qui souffrent.


[1] Ici j’ai préféré citer textuellement notre auteur. Page 84 de notre livre.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Tu arrives à traverser les vallées sans encombre ?
Moi non !